à propos
Le « hors-champ »constitue l’ensemble des éléments qui n’apparaissent pas frontalement dans le cadre d’une image, dans le « champ ». Ici, celui de notre activité dans le « champ juridique ». Cette section constitue notre « besace », là où nous rangeons des choses autant utiles qu’inutiles : actualités, billets d’humeur, billets de réflexion, éléments décisifs ou dérisoires, professionnels ou de société, lectures offertes, souvent hors de notre champ. Juste une règle : pas un mot qui dérape.
de quoi beldev est-il le nom ?
C’est en 1983 que Michel BELLAICHE a créé un cabinet d’avocats, en concentrant, délibérément, son activité dans les domaines du « risque d’entreprise », en relation avec les assureurs et les entreprises.
Emmanuelle DEVIN l’a rejoint. Elle n’exerce plus à ce jour.
Le nom beldev correspond donc au collage des trois premières lettres de leurs nom de famille
La structure « beldev », marque ancrée dans sa spécialisation et reconnue de tous, s’est construite dans l’exigence de la qualité et de la disponibilité depuis près de 40 ans.
billet : I.A, A.I
Il s’agit donc d’intelligence artificielle, I.A en français, A.I en anglais.
C’est le sujet du temps, récurrent, sans fin.
Chacun y va de son commentaire. Dangereuse, une fin de l’humanité, Matrix en mouvement, emplois supprimés, destruction de la valeur travail…
Peu s’interrogent, préalablement à toute réflexion (nécessairement profane, approximative), sur le fait de savoir s’il est possible d’arrêter un progrès en marche.
Tous oublient, dans la critique de la fin des taches routinières absorbées par l’I.A, génératrice de pertes d’emplois, future dominatrice des humains, l’histoire de l’industrie et des machines.
Peu questionnent la dialectique entre volonté et nécessité. Entre actions de l’homme et marche inéluctable de l’histoire.
On peut être pour, contre, “tout contre” comme disait le poète, mais cette réalité est un fait, inébranlable et têtue comme un fait : l’intelligence artificielle a été inventée et on ne peut la “désinventer”. Comme on ne peut revenir à l’avant-automobile ou l’avant-électricité. Ou même avant l’homme si l’on va au bout de la logique.
Dès lors, la seule question pertinente qui peut être posée est celle de la configuration de la cohabitation inextinguible, impossible à freiner, entre les deux intelligences (humaine et artificielle).
Le temps de la critique de ce qui advient est du temps perdu pour réfléchir à cette cohabitation. Y compris le temps de la posture éthique, certes nécessaire mais non efficiente dans l’action “organisationnelle”. L’on fait confiance aux hommes : ils sauront organiser la hiérarchie, configurer l’éthique.
L’IA est évidemment dangereuse. Comme le sont toutes les inventions nouvelles non maîtrisées. Y compris le tricycle pour enfants. Seule la peur fait donc gloser, sans qu’elle n’apporte une quelconque aide à la résolution d’une équation, celle, à nouveau d’un voisinage.
La peur du Golem qui avalerait son maitre, de l’I.A qui dominerait les hommes, comme dans l’excellent film Matrix, déjà évoqué, n’est que l’avatar d’une série Netflix, le scénariste ayant peur de lui-même. Le dépassement de l’humain, qui ne controlerait plus la puissance d’une machine qui le dominerait, l’étranglerait, n’est qu’un succédané littéraire.
Les humains, justement dans leur extraordinaire exception humaine, dans leur formidable potentialité d’adaptation et de dépassement, sont capables de gérer cette contiguïté nouvelle. Et s’ils ne le sont pas (capables), cette incapacité fait nécessairement et paradoxalement partie intégrante de leur capacité structurelle et, partant, est parfaitement humaine et acceptable.
Pour ce qui concerne notre domaine (le droit), nous sommes persuadés du bénéfice de l’IA. à notre service pour aller plus vite et plus sûr.
A la table, dans la salle de conférence, elle sera là, cette I.A, dans sa machine et son écran, pour nous reprendre dans l’erreur, pour nous offrir les données à la seconde.
Une nouvelle collaboratrice, une autre “pensée” rapide et disponible dans l’enceinte d’un Cabinet ou sur un plateau d’une Entreprise.
Qui va se plaindre de l’exposé immédiat des données, ou, mieux encore, par une prévisibilité sans failles, de la rédaction de la décision judiciaire qui sera rendue et qu’on analysera à rebours pour infléchir sa survenance ? Seuls ceux qui, défaitistes, ne croient pas que, justement, la connaissance du temps qui vient est de nature à chercher les moyens de l’infirmer; que dès lors l’intelligence artificielle est un partenaire qui décuple, déplace les facultés humaines. Un booster de l’intelligence biologique.
L’on sait depuis longtemps (les philosophes Hobbes ou Leinbiz ayant déjà proposé cette thèse) que la pensée est un calcul, Alan Turing l’ayant démontré.
Il n’y a donc aucun scandale à la reproduire dans une machine, même si on lui apprend à penser d’elle-même.
A nous de diligenter l’intuition, spécifiquement non quantifiable ou presque, pour trouver ce qui pourrait ne pas être trouvé mécaniquement, qui n’est que notre pensée augmentée. En développant, grace à l’IA, les pans inexplorés de notre extraordinaire intelligence humaine, derrière le calcul et les données, laissés à la machine.
Le pessimisme est humain. Comme l’optimisme.
MB.
les grosses aventures de l’assurance
Où il est question du secteur dans lequel nous évoluons : le risque, l’assurance.
Un billet, comme un hommage que nous voulons rendre à ce secteur, décrié par les ignorants, vilipendé par ceux qui ne connaissent pas la forêt des règlements que cachent les quelques arbres des litiges.
L’assureur est, sauf rares exceptions, de bonne foi, les intermédiaires (l’agent, le courtier), de vrais professionnels, au demeurant sans conflit majeur, tant la relation efficace et sans conflit quotidien s’est installée. La proximité, désormais de mise entre les gestionnaires de Compagnie et ceux des intermédiaires est concomitante d’une relation fructueuse. Dans la recherche du juste, de la lettre et l’esprit du contrat, de l’équité au-delà du texte quelquefois.
Des règles simples sont appliquées : ce qui est dû doit être réglé. Ce qui peut ne pas être dû doit générer une décision réfléchie. Ce qui n’est pas dû n’a pas être versé, malgré les cris d’orfraie, en réalité assez rares lorsque la bonne foi (encore) s’installe.
ELECTRONS. Ce constat, l’instauration des relations un peu plus professionnelles qu’avant, le dialogue permanent n’a pas toujours été de mise. Il a fallu attendre, en réalité, l’immédiateté de la réponse, le contact frontal sans autres contraintes. En fait le mail et la communication électronique, le numérique pour tout dire, lequel à l’inverse de ceux qui clament que « c’était mieux avant » a été une révolution positive, balayant le temps, permettant la discussion suivie, nécessairement conclusive. Le courrier ou même le fax ne pouvaient mobiliser activement les esprits et le temps de la réponse laissait dans les airs les décisions rapides et indispensables.
Cette réflexion minime, mineure certainement, nous a fait nous souvenir de l’histoire de l’assurance, que peu connaissent, qui nous était racontée par ceux qui ont fabriqué la culture, le lexique, l’esprit de l’assurance. On a donc voulu ici la rappeler, très brièvement.
HISTOIRE AVENTURIERE DE L’ASSURANCE. Déjà dans la haute Antiquité, des pratiques qui frôlaient l’activité de l’assurance ont été repérées, notamment en Mésopotamie, en Égypte et dans la Rome antique : l’ensemble des commerçants concernés se répartissaient les coûts engendrés par les vols et pillages des caravanes. Un embryon de l’assurance. D’autres exemples sont également présents
C’est dans le « PRET A LA GROSSE AVENTURE » que nait, véritablement l’opération d’assurance.
Les marchands faisaient appel aux banquiers pour financer leurs très chères expéditions maritimes. En cas de naufrage, les marchands ne remboursaient pas leur emprunt. Mais si le navire arrivait à bon port, le banquier était non seulement remboursé mais recevait, en sus une somme assez élevée. Le risque, son paiement, sa rétribution, naissait.
Mais l’interdiction du prêt usuraire par la Papauté au XIIème siècle, allait bouleverser la donne. Comment assurer le prêteur du remboursement de son prêt, en cas d’arrivée du navire ? Un système était trouvé : la valeur du navire et de ses marchandises en échange d’une somme d’argent versée préalablement au départ. L’assurance maritime était née et, avec elle toutes les formes d’assurance. A Gênes. Puis des lois qui viennent l’organiser, notamment en 1681, avec Colbert pour la France. La Compagnie générale des assurances et grosses aventures voit le jour par un édit de Louis XIV en 1686 et, en 1786, sont créées la Société d’assurances générales contre l’incendie des frères Périer et la Compagnie d’assurances contre l’incendie de Clavière et Batz.
Puis l’assurance vie, évidemment.
Puis LES TONTINES, du nom du financier italien Lorenzo Tonti qui crée en 1652 un système original : une assurance vie particulière. Des associations de personnes constituées pour une certaine durée et qui mettent en commun des fonds. A l’issue d’une durée définie préalablement, l’association est dissoute et les fonds répartis entre les personnes.
Arrive le risque d’incendie, le sinistre le plus commun. En 1787, la Compagnie royale d’assurance vie est créée et, en 1788, l’édit du 27 juillet contraint la Compagnie d’assurances contre les incendies à se diviser en deux branches : une contre l’incendie, l’autre sur la vie.
L’assurance moderne jaillissait, contre vents et marées, même ceux de la Révolution française qui a voulu freiné ce développement de l’assurance moderne en France. Mais, en 1816, une ordonnance royale autorise l’assurance contre l’incendie et en 1818 et le Conseil d’État autorise l’assurance sur la vie.
Dès lors, plusieurs sociétés sont créées et prospèrent rapidement : l’Union (devenue UAP puis AXA), la Royale (devenue Nationale puis le GAN), les Assurances Générales et le Phénix (devenues les AGF, désormais Allianz).
Le « risque divers » se met aussi en place (IARD, Incendie, accidents, risque divers) : accidents, bris de glaces, grêle, mortalité du bétail, vol, responsabilités civiles diverses…
Le développement va être fulgurant, de nouveaux « risques » surgissent (automobile notamment) et de nouvelles structures naissent : la Fédération nationale des syndicats d’agents généraux d’assurances (FNSAGA) en 1919, le Bureau central français des compagnies d’assurances pour l’étude des statistiques concernant les accidents automobiles en 1930, la Fédération Française des Sociétés d’Assurance en 1936…
Des lois réglementant l’activité sont votées : la loi du 13 juillet 1930 réglementant le contrat d’assurance, la loi sur l’assurance automobile en 1935, le décret-loi du 14 juin 1938 uniformisant les différents règlements et le contrôle de l’État sur les sociétés d’assurances et de capitalisation, la loi du 12 juillet 1940 rattachant la direction des Assurances au ministère des Finances et la loi du 25 avril 1946 sur la nationalisation partielle de 34 sociétés d’assurances en groupes (UAP, AGF, Gan…) et la création de la Caisse centrale de réassurance (CCR).
Dans la deuxième moitié du XXème siècle, le secteur s’organise et se réglemente tel que nous le connaissons aujourd’hui. L’assurance automobile est rendue obligatoire par la loi du 27 février 1958 et le Code des Assurances est officiellement créé par le décret du 16 juillet 1976. Ce code contient dès lors toute la législation relative aux différentes assurances.
ETAT DES LIEUX. Le secteur de l’assurance se porte bien dans la quotidienneté. Au-delà des chiffres. Les fonctions (gestionnaires, courtiers, agents, experts, peut-être avocats) sont, désormais, bien maîtrisées. C’est ce par quoi nous avions commencé avant de plonger dans l’histoire et les navires, monstrueusement gorgés de biens terrestres.
La réflexion l’emporte, s’agissant de l’appréciation de l’existence d’une garantie et il est rare de voir le conflit s’exacerber entre Compagnies et intermédiaires. La relation s’instaure, par un langage commun qui émerge entre les intervenants et s’agissant de notre action quotidienne, un pentagone qui fonctionne bien : Assureur/assuré/intermédiaire/Expert/Avocat.
On peut donc en conclure, comme nous le disions en introduisant que cette « grosse aventure » de l’assurance qui est partie de craintes de naufrage, de tontines est assez réussie. Certains prétendent que s’agissant d’un secteur « financier », la chose pouvait aller de soi. L’argent fonctionnerait de manière autonome. Ils se trompent lourdement. L’assurance n’est pas la finance, sauf à considérer que tout est financier. Encore une fois elle est, dans le quotidien, réflexion et dialogue concret. L’instrument financier se suffit à lui-même alors que dans l’assurance, il faut des êtres (humains). Et la technicité tant des supports numériques que de ceux qui dialoguent a permis cette réussite.
PS. Sources pour l’aspect historique de billet : Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance (2007). Guide des sources sur l’histoire de l’assurance. N° ISBN : 2-912916-91-7
matador
«Savez-vous pourquoi il n’y a pas de philosophe espagnol ? », demande un jour le grand philosophe allemand Heidegger à Ortega y Gasset, philosophe, sociologue, essayiste espagnol. Réponse de celui-ci : « Savez-vous pourquoi il n’y a pas de torero allemand ? »
les détails, Marcel Cohen
Extraits d’un des merveilleux livres de Marcel Cohen, scrutateur des « détails » du monde.
a) On sait très bien quel fut le bruit le plus violent jamais perçu par une oreille humaine. Il s’agit, le 27 août 1883, de l’explosion du volcan Krakatoa, situé entre les îles de Sumatra et de Java. On estime que la déflagration fut entendue sur un douzième de la surface terrestre et jusqu’à une distance de cinq mille kilomètres. Elle rendit sourdes pour le restant de leur vie des populations entières.
b) Dans L’homme foudroyé, Blaise Cendrars note que les vingt-six lettres de l’alphabet permettent 620 448 017 332 394 393 360 000 combinaisons différentes. Comme ce nombre est à peu près illisible, Cendrars le traduit à l’aide de l’alphabet et l’arrondit pour ne pas compliquer inutilement la lecture : « des trillions de billions de millions de millions.
c) En Inde, une loi oblige, sous peine d’amende, les charmeurs de serpents à faire opérer l’animal avec lequel ils gagnent leur vie afin de lui implanter une puce électronique sous la peau. En identifiant chaque reptile, la puce a pour objectif de limiter le nombre de cobras amputés de leur poche à venin et de préserver ainsi une espèce en danger d’extinction.
d) Un magazine hebdomadaire remarque que les six chaînes de télévision les plus regardées en France « assassinent en moyenne mille personnes par semaine ». C’est beaucoup plus de meurtres qu’un inspecteur de la Brigade criminelle ne peut espérer en élucider en quarante ans d’une carrière bien remplie.
e) Le philosophe Michel Serres note, pour sa part, qu’aux États-Unis un adolescent de quatorze ans a déjà vu vingt mille meurtres à la télévision. Quelles que soient les mœurs des sociétés disparues, c’est la première fois, dans l’histoire de l’humanité, que la sensibilité de la jeunesse est soumise à un tel traitement, remarque le philosophe.
EXTRAITS DE “DETAILS” de MARCEL COHEN, Editions Gallimard
Blaise Pascal, rester chez soi
C’est un texte des « pensées » envoyé lors de notre enfermement Covid, qui semble bien loin..
“Divertissement. Quand je m’y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s’exposent, dans la cour, dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, j’ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s’il savait demeurer chez soi avec plaisir, n’en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d’une place, (…) et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne peut demeurer chez soi avec plaisir.
Blaise Pascal, Pensées, B 139, (1670)
Pascal, encore…
Le texte de Blaise Pascal qui précède nous oblige presque à insérer sa page célèbre sur « l’infini »
“Que l’homme, étant revenu à soi, considère ce qu’il est au prix de ce qui est; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même son juste prix.
Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ?
Mais pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu’il recherche dans ce qu’il connaît les choses les plus délicates. Qu’un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ces jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes; que, divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ces conceptions, et que le dernier objet où il peut arriver soit maintenant celui de notre discours; il pensera peut-être que c’est là l’extrême petitesse de la nature. Je veux lui faire voir là dedans un abîme nouveau. Je lui veux peindre non seulement l’univers visible, mais l’immensité qu’on peut concevoir de la nature, dans l’enceinte de ce raccourci d’atome. Qu’il y voie une infinité d’univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible […].
Car enfin qu’est-ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout. Infiniment éloigné de comprendre les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui invinciblement cachés dans un secret impénétrable, également incapable de voir le néant d’où il est tiré, et l’infini où il est englouti.”
«88-. Quand je considère la petite durée de la vie, absorbée dans l’éternité précédente et suivante, le petit espace que je remplis, et même que je vois, abîmé dans l’infinie immensité des espaces que j’ignore et qui m’ignorent, je m’effraie et m’étonne de me voir ici plutôt que là, pourquoi à présent plutôt que lors. Qui m’y a mis ? Par l’ordre et la conduite de qui ce lieu et ce temps a-t-il été destiné à moi ? Memoria hospitis unius diei praetereuntis (*).
90-. Combien de royaumes nous ignorent ! 91-. Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie»
effet Dunning-Kruger
Donc « Dunning-Kruger ». Ce sont deux noms de psychologues américains (David Dunning et Justin Kruger), découvreurs, en 1999, de l’effet de « surconfiance » des incompétents.
En bref : les plus incompétents, les moins qualifiés, les ignorants si l’on veut, surestiment leur compétence.
Les personnes non qualifiées possèdent cette non-qualification qui les empêchent de constater leur incompétence. Ils se glorifient de leurs capacités pourtant limitées. Etant observé que l’effet inverse est induit : les personnes les plus compétentes, les plus qualifiées, sous-estiment leurs facultés.
Darwin le disait déjà « l’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance ». Ainsi on cite :
- la personne incompétente tend à surestimer son niveau de compétence ;
- la personne incompétente ne parvient pas à reconnaître la compétence de ceux qui la possèdent véritablement ;
- la personne incompétente ne parvient pas à se rendre compte de son degré d’incompétence ;
ces avocats qui écrivent
Dans nos archives, un article paru dans « le Monde du droit » le 01/06/2009. On le reproduit.
Le métier d’avocat est sans doute un des plus consommateurs de temps. Il est également un de ceux dont l’emploi du temps est le plus difficile à gérer. Réunions imprévues, urgences qui viennent désorganiser l’agenda, conclusions fleuves à rédiger face à un nouvel argument de l’adversaire… autant d’événements qui sont la cause de soirées ou de week-ends passés à travailler pour le bien de ses clients. Pourtant, dans cette agitation, il y a des avocats qui parviennent à s’organiser pour écrire. Qu’il s’agisse d’articles ou d’ouvrages lourds et ambitieux, ces avocats contribuent à faire avancer la réflexion et le droit dans leurs matières de prédilection.
Le Monde du Droit s’est entretenu avec certains de ces avocats pour comprendre ce qui les pousse et comment ils s’organisent. L’écriture est naturellement un choix et une discipline mais pour ceux que nous avons interrogés, l’écriture est avant tout un besoin personnel devenu le corollaire inséparable de la pratique de leur profession.
Leur exemple sera sans doute une source d’inspiration pour ceux qui ressentent cette envie mais hésitent encore à se lancer.
LE BESOIN ET L’ENVIE
« On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif ». Cette expression populaire prend tout son sens appliquée à l’écriture. Il y a ceux qui aiment écrire et ceux qui n’aiment pas ça. Ces derniers peuvent être suppliés ou même harcelés, ils n’écriront pas et si, par extraordinaire, ils le font à titre exceptionnel, le résultat sera rarement bon.
J’écris parce que j’aime ça, répondent en bloc les avocats que nous avons interrogés et cette motivation est sans doute la première. Ils n’écrivent pas par calcul ou par stratégie. Ils écrivent parce qu’ils en ont envie. Que leurs écrits soient valorisants, lus par un grand nombre ou cités en référence, aucun ne s’en plaint mais ils sont avant toute chose attirés par l’exercice intellectuel que constitue la rédaction d’un article ou la préparation d’un ouvrage.
« L’écriture est un formidable instrument de stimulation et de créativité », dit François Brunet, avocat associé au sein du cabinet Cleary, Gottlieb, Steen & Hamilton à Paris. Ce spécialiste du droit de la concurrence est l’auteur de nombreux ouvrages et publications. Il a récemment cosigné avec Guy Canivet et quatre autres spécialistes, Le nouveau droit communautaire de la concurrence, chez LGDJ. « L’écriture apporte à la fois la connaissance profonde d’un domaine juridique particulier, la mise en perspective et la capacité à développer une analyse prospective », ajoute-t-il.
Cette gymnastique du cerveau est également évoquée par François-Luc Simon, docteur en droit, avocat associé du cabinet Simon Associés qui n’a pas lâché sa
plume depuis sa thèse en droit boursier. Depuis de nombreuses années, il se consacre au droit des affaires, au droit de la distribution et de la franchise, avec notamment
son ouvrage, Théorie et pratique du droit de la franchise aux Editions Joly. « J’aime m’astreindre à l’exercice intellectuel, chercher, trouver, organiser pour susciter l’intérêt », dit-il.
François Brunet compare la démarche de l’écriture à celle de l’enseignement. En effet, on ne peut expliquer que ce que l’on a parfaitement compris. Il parle en connaissance de cause puisqu’il a enseigné pendant dix ans à l’Université de Paris V. Il faut toutefois observer que de nombreux praticiens sont des auteurs sans pour autant être des enseignants. Le développement spectaculaire de domaines du droit qui sont liés à des métiers, des produits ou des secteurs économiques
particuliers rend d’autant plus légitime la présence des praticiens parmi les auteurs même dans les supports les plus exigeants sur le plan de la théorie et de la pensée.
UNE DISCIPLINE
« On n’écrit que si on trouve le temps en dehors des heures de travail. J’écris le week-end et le soir », explique Christiane Feral-Schuhl, avocat associée du
Cabinet Feral-Schuhl/Sainte-Marie, spécialiste des nouvelles technologies dont l’ouvrage Cyberdroit aux Editions Dalloz est devenu une référence incontournable.
Les avocats qui écrivent ne prennent pas sur le temps qu’ils doivent consacrer aux clients. Ils vont chercher ailleurs le temps nécessaire sur ce qui leur reste de vie personnelle et familiale. Aussi, certaines périodes sont elles plus propices que d’autres. « On travaille souvent à 120 % mais quand on est à 90 %, on a le temps d’écrire », explique François Brunet. « Si je rentre à une heure raisonnable, je peux écrire trois à quatre heures le soir. Tant que c’est un plaisir, ce n’est pas un sacrifice », ajoute-t-il.
Si certains livres peuvent s’écrire sur une longue période, la matière juridique ne peut ignorer le lien étroit entre le droit et l’actualité. Pour celles ou ceux qui se
lancent dans l’écriture d’un ouvrage, il est important, tant pour l’auteur que pour l’éditeur, de s’imposer un calendrier. En effet, une nouvelle loi peut venir bouleverser
l’organisation et le contenu d’un ouvrage et anéantir des mois de travail.
Il n’est pas rare pour un auteur de se voir obligé de refondre son ouvrage avant même d’en avoir publié la première édition. Ces contraintes rendent donc une
grande discipline d’autant plus indispensable.
La discipline n’est pas que dans le temps. Elle est également nécessaire dans l’organisation. Une veille permanente et rigoureuse est essentielle ainsi que des systèmes de classement qui permettent une bonne exploitation de l’information à tout moment. Christiane Feral-Schuhl a récemment achevé la cinquième édition
de Cyberdroit. Entre deux éditions, son ouvrage ne cesse d’évoluer et elle travaille en permanence sa version électronique pour que celle-ci soit parfaitement à jour à
tout moment. Sans cette discipline, de surcroît sur une matière aussi mouvante et transversale que la sienne, elle se verrait rapidement débordée. En dehors de ses
périodes d’écriture, elle consacre au moins trois heures par semaine aux mises
à jour.
Le virus de l’écriture ne se contente pas d’obliger à la discipline sur des périodes déterminées. C’est souvent un engagement à très long terme. Pour de nombreux
auteurs, une fois qu’ils ont mis le doigt dans l’engrenage, ils n’envisagent pas d’abandonner le mode de vie imposé par l’écriture. Ils auraient l’impression de
perdre un capital précieusement accumulé. « Cyberdroit, c’est dix ans de travail.
Je n’ai pas envie d’arrêter », explique Christiane Feral-Schuhl dont l’ouvrage a atteint près de 1000 pages dans sa dernière édition.
ECRIRE POUR APPRENDRE ET POUR RESTER A LA POINTE
Contrairement à l’idée reçue qui voudrait qu’un spécialiste écrive sur sa matière parce qu’il en possède toutes les subtilités dans les moindres détails, nos interlocuteurs
répondent à l’unisson qu’ils écrivent avant tout pour apprendre et non parce qu’ils savent. La démarche de l’écriture est engagée parce qu’il y a la volonté de mieux comprendre sa matière, de progresser et de pouvoir partager ce
travail avec le lecteur. « J’écris pour mieux comprendre », dit Christiane Feral-Schuhl avant d’ajouter « Ca ne m’intéresserait pas si j’avais déjà tout compris ». « Ecrire est le meilleur moyen de comprendre sa matière », dit François Brunet.
François-Luc Simon insiste sur la réflexion intense qui accompagne la démarche de l’auteur. En effet, l’écriture est l’occasion d’un travail en profondeur sur sa matière. « A force d’écrire, on est non seulement à jour de sa matière mais on s’est également posé des questions nouvelles auxquelles on a réfléchi. C’est en répondant à la question fondamentale « pourquoi ? » que l’on commence à maîtriser sa matière. Ce n’est pas la même chose que d’appliquer des solutions toutes
faites », souligne-t-il.
LE SOUTIEN DU CABINET
Les auteurs pourraient-ils écrire sans le soutien de leurs cabinets ? Même si, comme nous l’avons vu, les avocats n’écrivent pas sur le temps de leurs clients, leurs cabinets les aident souvent dans l’indispensable travail de préparation. Les stagiaires et les collaborateurs participent souvent à la préparation d’articles ou
d’ouvrages par leurs recherches et quelquefois plus.
Dans certains cabinets, c’est le cabinet tout entier qui sera tourné vers l’écriture avec une organisation permettant de ré exploiter les éléments rassemblés en interne pour les articles ou les ouvrages qui seront signés par les membres de la structure. Ainsi, au sein du Cabinet Simon Associés, François-Luc Simon a mis en place depuis six ans un système de lettres mensuelles pour chacune des neuf matières principales traitées par son cabinet. Ces lettres contiennent des articles
courts et sont diffusées aux clients et à certains contacts du cabinet. Cette habitude associée à un rythme mensuel soutenu permet à l’ensemble des avocats du
cabinet d’être en veille sur leurs matières et aide le cabinet à alimenter un certain nombre de publications professionnelles avec des articles signés par les membres
du cabinet. Parallèlement, François-Luc Simon rédige une lettre bimestrielle consacrée à la franchise dont le contenu facilitera la seconde édition de son livre,
Théorie et Pratique du Droit de la Franchise. François Brunet voit aussi dans l’écriture un moyen de former les collaborateurs tout en précisant que s’il les encourage à écrire, il ne les force jamais. Il constate que de plus en plus de cabinets sont prêts à faire des efforts importants pour
aider les avocats à écrire et à publier. Dans le cas des grands cabinets qui disposent de ressources internationales considérables, les moyens mis à la portée
des avocats voulant écrire dépassent souvent les moyens et les ressources auxquelles
ont accès les universitaires français. Notamment, chez Cleary Gottlieb où de nombreux avocats publient, principalement en droit de la concurrence, en
droit des valeurs mobilières et en fiscalité.
LES RETOMBEES
Il est difficile de quantifier les retombées professionnelles dues à la publication d’ouvrages ou d’articles. Les avocats interrogés pour cet article reconnaissent
qu’il leur est difficile de dire si tel ou tel client est arrivé jusqu’à eux
en raison de leurs ouvrages respectifs. Mais certaines retombées plus personnelles ont un impact professionnel. « Mon écriture a un impact direct sur macréativité et mon aptitude à répondre vite aux clients », précise François Brunet.
Les auteurs ressentent en effet les bienfaits de leur écriture dans leur pratique quotidienne du droit. Ceci ne concerne pas seulement leur niveau de connaissance mais aussi leur rigueur dans la structuration et l’organisation des idées.
Même si Christiane Feral-Schuhl ne pense pas que son livre fasse à lui seul venir des clients, elle admet que celui-ci participe à la notoriété du cabinet. Ainsi, elle reçoit des appels de lecteurs de l’étranger lui demandant des éclaircissements sur tel ou tel point. Plus récemment, UNI Europa (la fédération syndicale européenne des services et de la communication) lui a demandé l’autorisation de traduire en douze langues un des chapitres de Cyberdroit. François-Luc Simon fait la distinction entre les articles publiés dans la presse professionnelle et les papiers publiés dans les revues juridiques. « Mes clients me parlent de mes articles publiés dans la presse, Les Echos, Points de vente ou Franchise Magazine ; ils ne me parlent jamais de ceux que je publie dans la Revue Trimestrielle de Droit Civil, même si ce sont ces derniers qui m’ont pris le plus de
temps et dont je suis le plus fier », dit-il. « Il est gratifiant pour le client de savoir que son avocat publie », ajoute François-Luc Simon. Chez Simon Associés, les collaborateurs publient également. C’est un choix qui, pour un cabinet de cette taille, véhicule une image positive montrant à la fois que le cabinet est structuré
et qu’il ne repose pas sur une seule tête.
Il ressort de ces témoignages que si l’on ne peut pas faire un lien direct entre publication et arrivée de nouveaux clients, la publication d’articles participe indéniablement à l’image des cabinets et consolide la confiance qu’un client peut avoir dans son avocat.
L’analyse des retombées ne serait pas complète sans reconnaître que les cabinets dont les avocats publient, sont de plus en plus nombreux à organiser une communication spécifique autour des écrits de leurs avocats. La sortie d’un livre est l’occasion d’envoi d’exemplaires à la presse pour que l’information soit reprise dans les journaux. La sortie d’un ouvrage peut également être l’occasion d’organiser des présentations ou des conférences à destination de clients ou de prospects. Enfin, les retombées indirectes existent aussi par le fait que les auteurs seront plus fréquemment invités à intervenir dans des manifestations s’ils ont à leur actif une belle bibliographie. Cela dit, comme le fait remarquer François Brunet, il y a de nombreux avocats d’affaires qui jouissent d’une excellente réputation, sont connus de tous et qui ne publient jamais. Il est vrai que certains avocats ont une approche plus académique alors que d’autres seront plus doués pour le relationnel.
OUVRAGES, REVUES OU PRESSE PROFESSIONNELLE ?
La nature de ce qu’un avocat écrit peut aller d’un article de vulgarisation dans la presse à un traité contenant plus de 1000 notes de bas de page. Le premier exercice peut
prendre une heure alors que le second peut prendre cinq ans. Il est intéressant de noter que bien que les articles simples et brefs apportent souvent plus de visibilité et de retombées, ce ne sont pas ceux que les avocats-auteurs ont le plus envie d’écrire.
Ils se prêtent volontiers à l’exercice mais ce qui les stimule réellement, c’est quand le processus d’écriture les emmène sur de nouveaux terrains de réflexion
et que le cerveau peut donner son plein potentiel. François-Luc Simon essaie de combiner l’approche académique avec l’approche pratique tout en considérant qu’il faut bien distinguer la vocation de chaque support.
A ce propos, les praticiens ont un avantage indéniable sur les universitaires. Leur expérience du terrain leur permet de changer de registre et d’adapter leurs écrits à leurs différents lectorats. Christiane Feral-Schuhl donne de fréquentes conférences chez ses clients sur des thèmes qui sont dans son livre. C’est alors l’occasion de tester la théorie au contact de la pratique.
Les supports dans lesquels publient les avocats et la nature de ce qu’ils publient posent la question de la cohabitation avec les universitaires. Ces dernières décennies ont vu l’émergence d’un nombre croissant d’articles et d’ouvrages rédigés par des praticiens. Il est vraisemblable que cette tendance ira en s’amplifiant si on compare les moyens que certains cabinets peuvent mettre à la disposition de leurs auteurs par comparaison avec ceux dont va disposer un jeune agrégé de droit dans une université paupérisée. Toutefois, les universitaires ont encore la part belle et quand ils font intervenir des praticiens dans les revues dont ils ont la direction scientifique, c’est souvent parce que ces mêmes avocats enseignent à l’université.
L’EVOLUTION DE L’EDITION JURIDIQUE
Si les avocats ont vocation à être publiés, c’est qu’ils peuvent apporter beaucoup à la réflexion juridique et au droit en général. Dans cet esprit, il ne faut surement
pas opposer les universitaires et les praticiens et l’éditeur a un rôle important à jouer pour accompagner la modernisation du droit, de l’information et de l’édition juridique.
Force est de constater qu’en France, le domaine de l’édition juridique est encore très fortement dominé par le monde universitaire et que tous les écrits des grands
théoriciens ne sont pas toujours d’une grande utilité pratique. Il faut dans ce sens une meilleure adéquation entre l’offre et la demande et que les éditeurs créent davantage de passerelles entre les praticiens et les universitaires. A l’image de ce qui se fait en Angleterre, il y a encore beaucoup de place en France pour des ouvrages et des articles rédigés par des professionnels même dans les revues les plus pointues. Le modèle économique peut d’ailleurs s’avérer très intéressant pour l’éditeur car bon nombre de professionnels sont prêts à publier du contenu de grande valeur sans même être payés !
Un autre phénomène s’observe également dans le monde de l’édition juridique, c’est celui des livres « d’assemblage » à vocation purement informative. Ce sont ces livres qui apparaissent très rapidement après la parution d’un nouveau texte ou de nouvelles mesures. Ni les auteurs ni les lecteurs ne doivent en tirer de conclusions hâtives : le commentaire et l’analyse ne sont pas morts et demeurent indispensables au raisonnement juridique. Professionnels, écrivez. C’est bon pour vous et utile pour vos lecteurs.
la culture change le monde
France Culture, la radio, que le monde entier nous envie, a rassemblé par un seul « lien podcast » tous les épisodes de son émission magnifique dénommée « la culture change le monde » : les livres qui le changent, les films, les manifestes, les oeuvres d’art. Comment peut-on s’ennuyer ? On propose le lien ci-dessous, par un clic sur l’image. Pour tous les épisodes, cliquer au bas de la page France Culture « voir plus d’épisodes« . Le graphiste de FC ne l’a pas mis assez « en avant ».
Elliott Erwit
On propose à nos visiteurs une galerie d’un grand photographe : Erwitt. Extrait du site « Artnet » : Elliott Erwitt est un photographe documentaire américain considéré comme l’un des maîtres dans son domaine. Connu pour ses images en noir et blanc candides et souvent drôles, Erwitt est responsible de quelques-unes des plus emblématiques photos du XXe siècle, notamment des portraits de personnalités comme Marilyn Monroe, Che Guevara et Richard Nixon. Né le 26 juillet 1928 à Paris, sa famille émigre aux États-Unis en 1939, il étudie la photographie au Los Angeles Community College, le cinéma à la New School for Social Research et travaille en tant que photojournaliste. À la fin de son service militaire dans les années 1950, Robert Capa, qui admire son style spontané, l’invite à rejoindre Magnum Photos aux côtés d’Edward Steichen et Roy Stryker. Vivant et travaillant actuellement à New York, Erwitt voyage beaucoup pour ses commandes. Tout au long de sa carrière, l’artiste publie de nombreux carnets photos, souvent sur des chiens. « Le travail qui m’intéresse est terriblement simple », note-il humblement en 1988. « J’observe, j’essaie de diverter, mais surtout je veux des images qui soient émotion. C’est ce qui m’intéresse dans la photo ». En 2011, l’International Center of Photography lui remet l’Infinity Award for Lifetime Achievement.
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